Au cours de votre visite avec le bateau Mare Bellu des excursions en mer à Tiuccia, vous découvrirez non loin de Cargèse et du Capo Rosso, la tour d’Omigna. Et il y aura d’autres tours génoises, comme la tour de Turghiu au sommet du Capo Rosso à l’entrée du golfe de Porto. Celle de la réserve naturelle Scandola, sur l’îlot de Gargalo ainsi que la tour d’Elbo. Une fois arrivé dans le golfe de Girolata, le petit village possède un Fortin. Et si vous ne l’avez pas remarqué au départ vous verrez de retour à Tiuccia, village du départ des balades en mer Mare Bellu, la tour de Sagone et enfin les tours du Capigliolo et celle de Ancone dans le golfe de la Liscia.

 

Le littoral corse est constellé de Tours Génoises : un peu d’histoire de la Corse (en corse Torre), devenues un des symboles de l’île et de notre patrimoine architectural. Bien que toutes ne soient pas d’origine Génoise, on les appelle généralement « Tours Génoises », sans distinction.La construction de ces tours est la conséquence de la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. Les îles prennent alors une importance énorme en Méditerranée. Les Barbaresques commencent des razzias sur les côtes et le feront pendant trois siècles.

Le peuple Corse, paysans, bergers sont victimes d’un harcèlement oppressant. Les familles s’enfuient dans les montagnes pour se réfugier à l’abri des envahisseurs du littoral. Des villages entiers furent attaqués et capturés en 1539, Lavasina dans le Cap et Palasca en Balagne, plusieurs centaines de prisonniers et dizaines de morts.

Dragut, corsaire de l’Empire Ottoman, semait à cette époque la terreur en Corse. Capturé à Girolata, par la flotte d’Andréa Doria (Général de la marine Génoise), il fut relâché par la suite avec des accords entre puissants de l’époque et reprit ses razzias en Méditerranée. La situation a continué de se dégrader pour les Corses. Au XVIIe siècle, les corsaires sont partout autour de l’île. Des centaines de Corses sont capturés et réduits en esclavage.

Une tour était donc construite pour prévenir et protéger le littoral de l’île contre les barbares. Il y avait des gardiens de Tour les « Torregiani » qui scrutaient l’horizon, et lorsqu’ils apercevaient des bateaux ennemis, ils montaient vite sur le toit de la tour et allumaient un grand feu. Le panache de fumée donnait alors le signal d’alerte pour la population aux alentours.

En 1530, à la demande des communautés villageoises pour se protéger des pirates, la république de Gênes dépêche deux commissaires extraordinaires, Paolo Battista Calvo et Francesco Doria, pour inspecter les tours et fortifications chargées de défendre l’île des invasions barbaresques. En 1530 la Corse a 23 tours dont 10 au Cap. Dès 1531, l’édification de quatre-vingt-dix tours est décidée sur le littoral corse, dont trente-deux dans le Cap Corse. Les travaux commencent sous la supervision de deux nouveaux commissaires extraordinaires génois : Sebastiano Doria et Pietro Filippo Grimaldi Podio. Il s’agissait d’étendre à la Corse le système de vigilance déjà en vigueur sur le pourtour méditerranéen. Ces vigies placées en avant-poste prévenaient et défendaient des attaques des Barbaresques et de tous les dangers venant de la mer. En 1730 l’île a 120 tours dont 30 au Cap.

Les Génois avaient construit beaucoup de tours sur chaques pointe avancée en mer tout autour de l’île. De sorte qu’une Tour Génoise soit toujours en vue d’une autre, comme cela si besoin le message d’alerte se transmettait de tour en tour et faisait le tour de la Corse en moins de deux heures. Ces tours aujourd’hui sont appelées les tours génoises rondes à cause de leur architecture. Il existe aussi des tours carrées, comme le fortin de Girolata ou la tour de la Marine de Porto. Celles-ci étaient construites dans un but différent, c’étaient des tours de défense, armées et fortifiées pour attaquer les navires ennemis. Construites du coup, à l’intérieur du golfe près du village et du port à défendre.

La Cinarca, région de notre village, départ des promenades en mer avec le bateau Mare Bellu à Tiuccia, est un endroit très sensible de la piraterie à cette période médiévale. Au XVIIe siècle, une nouvelle piraterie s’installe en Méditerranée et en Corse. La piraterie Française, de la même manière que les turcs sur les navires de commerce uniquement. Gênes laisse aller petit à petit la gestion des tours pour des raisons financières, qui sont octroyées à de gros propriétaires, et finit par délaisser celles-ci au profit de la révolution Corse. Aujourd’hui il ne reste qu’une trentaine de tours en état.